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La cour du roi
Vous trouverez ici des articles illustrés à propos de personnages que nous incarnons et la démarche qui nous a guidée.
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- Un cavalier turc, A Turkish horseman
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- Évocation d'un Cavalier turc

Par Notre Président 

Le bouclier est inspiré de divers documents, textuel d'abord (lire le traité militaire de Al Tarsusi par exemple) mais aussi iconographique (le Warqa encore et toujours) et des travaux de David Nicolle (notre héro !) qui, au travers d'une planche réalisée par Angus Mac Bride, montre un cavalier turc du XIIème siècle servant en Syrie portant un bouclier décoré de lions dans son ouvrage Saladin and the Saracens. Il a été réalisé par notre fabricant officiel de boucliers associatifs : Rémy ! 

Les bottes sont inspirées de modèles visibles sur certaines sources byzantines du XIème siècle mais elles vont être remplacées sous peu par des bottes à genouillères, tirées du Warqa wa Gulshah.

 

Il reste des éléments à modifier, ajouter, ajuster (comme les bottes donc, mais aussi les attaches du sabre, les carquois d'arc et de flèches, les finitions du bouclier, les flèches elles-mêmes, mais quelle galère de trouver un artisan capable de fabriquer des flèches turques histos!), mais je suis content de l'avancée du projet et j'espère que ça vous plait aussi... A très bientôt pour la découverte de nouveaux personnages ! (et n'hésitez pas si vous avez des questions ou des remarques constructives !)

 

Bibliographie

Saracen Faris AD 1050-1250, David Nicolle, Osprey Publishing, 1994

Arms and Armour of the Crusading Era 1050-1350, David Nicolle, Greenhill Books, 1999

Saladin and the Saracens, David Nicolle, Osprey publishing, 1986

Mais revenons à notre cher cavalier turc. Il s'agit ici d'un cavalier léger, aisé, dont l'équipement est largement influencé par ses origines turques. 

Le patron du caftan, ici en laine fine de couleur verte (symbolique forte en terre d'Islam), est inspiré d'un caftan seldjoukide en soie daté du XIIème. Il a été réalisé par Living History Market

Les inscriptions des bandes à tiraz sont celles de bandes à tiraz égyptiennes datées du XIème siècle. Elles ont été fabriquées par l'Echoppe de Scapi. Elles sont ici réalisées en lin et non en fil de soie. 

Le sarouel est tiré du célèbre Warqa Wa Gulshah. Il a été réalisé par une amie de l'association : Elise. 

Le bonnet, ou sharbush, est appuyé par des sources iconographiques du début du XIIIème siècle et sur la représentation d'un cavalier turc du XIIème siècle par Christa Hook dans l'ouvrage de David Nicolle : Saracen Faris. Il semble avoir pu désigner un chef militaire, sans que soit clairement établi sa symbolique.

Le sabre est basé sur un modèle turc petchénègue daté du XIIème retrouvé en Ukraine. Viktor Berbekucz l'a réalisé spécialement pour notre projet. 

L'arc est un modèle lamellé-collé (technique moderne mais matériaux naturels), inspiré de modèle d'arcs datés de la fin du XIIème ou du début du XIIIème siècle, trouvés en Haute-Mésopotamie. Il a été conçu par Grozer Archery

La ceinture est basée sur le passionnant travail de recherche du collectif 1186-583, qui a fait réaliser ce modèle de ceinture à partir d'éléments de ceintures turques datés des XIIème et XIIIème siècles et dont nous sommes tombés amoureux (un grand merci à eux et désolé pour le plagiat !) ! Elle vient de chez True History Shop tout comme l'armure lamellaire avec lamelles en U inversé. L'armure lamellaire est tirée de diverses trouvailles archéologiques sur une vaste aire géographique eurasiatique, dont David Nicolle a dressé la liste dans son célèbre Arms and Armour in the Crusading Era

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Évocation d'un cavalier turc
Bande de tiraz
Caftan
Sabre turc XIIe
Cavalier turc XIIe
- Un cavalier tuco-syrien du XIIe siècle, A 12th-century Turco-Syrian horseman

 

Nous poursuivons nos présentations de personnages évoqués au sein de notre association avec un cavalier léger turco-syrien du XIIème siècle. Ce type de combattant peut combattre pour les grandes cités de Syrie, comme Damas, mais aussi pour les seigneurs francs qui recrutent des combattants orientaux en grand nombre et notamment des Syriens, parfois assimilés aux turcopoles, comme le signale à plusieurs reprises Guillaume de Tyr. Encore une fois, il est à signaler la rareté des sources et la difficulté parfois, de les interpréter avec certitude, notamment en ce qui concerne l'équipement militaire de ces cavaliers orientaux pour la première moitié du XIIème siècle. Néanmoins, en nous basant sur les recherches du spécialiste de l'histoire militaire du Proche-Orient, David Nicolle et en croisant les textes et les représentations du XIIème ou du début du XIIIème siècle, nous pouvons proposer une évocation de ce type de personnage. 

- Évocation d'un cavalier turco-syrien

XIIème siècle

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Le costume et l'équipement militaire de ce combattant reflètent ses origines turques mais aussi les influences syriennes et fatimides. De rang aisé, notre cavalier porte un sarouel inspiré des pantalons que l'on peut voir sur le Warqa wa Gulsha. Ce sarouel a été réalisé par Living History Market.

Il porte des bottes à genouillères, également présentes sur le Warqa

Son caftan en laine bleu est à ouverture centrale. Ce caftan fut réalisé par Living History Market.

Il porte par-dessus son caftan, une sorte de caftan de combat en laine épaisse, rembourré avec du coton, à manches courtes. C'est une interprétation d'une représentation d'un cavalier du Warqa wa Gulsha, croisée avec les descriptions données par le prince Oussama Ibn Mounquidh dans son "Expérience". Oussama signale à plusieurs reprises des kazagans rembourrés portés par les combattants. Les seigneurs portent des kazagans contenant une cotte de mailles (ou même deux dans le cas d'Oussama), tandis que certains, moins riches, semblent avoir portés des kazagans plus légers comme celui que nous proposons ici. Le visuel reste le même, sauf que dans le cas d'un kazagan pour un riche personnage, il serait couvert de soie et non de laine. Il a été ajusté et modifié par notre amie Elise.

Ce combattant porte un camail en mailles rivetées, une protection largement représentée, que ce soit sur le Warqa wa Gulsha ou sur les interprétations toujours passionnantes de David Nicolle.

Son casque est une cervelière à laquelle a été attachée une plaque de cuir peinte. Il existe une pièce archéologique de ce type de casque en Afrique du Nord, datée du XIIème siècle, ainsi que des représentations comme sur le Warqa

Son armement reflète la mixité avec une lance en bambou de 2m50 de longueur et un bouclier lenticulaire inspiré du bouclier visible sur les bas-reliefs des portes du Caire, datées du XIème siècle. La lance a été fabriquée par Joël, membre de l'association, à partir de de sources iconographiques proche-orientales datées du XIIème siècle, visibles dans le célèbre Arms and Armour of the Crusading Era de David Nicolle.

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Enfin, son sabre inspiré d'un sabre turc pétchenègue du XIIème siècle révèle ses origines turques. Le sabre a été forgé par Viktor Berbekucz en s'inspirant de la pièce archéologique.

Un combattant donc au croisement des influences militaires, à l'image de cette Syrie du XIIème siècle. 

Bibliographie

 

Saracen Faris AD 1050-1250, David Nicolle, Osprey Publishing, 1994

Arms and Armour of the Crusading Era 1050-1350, David Nicolle, Greenhill Books, 1999

Saladin and the Saracens, David Nicolle, Osprey publishing, 1986

Oussama, un prince syrien face aux croisés, André Miquel, éditions Tallandier, 2014

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- Eudoxia de Melitène (personnage inventé) : évocation d'une noble arménienne

Nous tentons ici d’évoquer une noble arménienne du début du XIIème siècle vivant dans le Royaume de Jérusalem, mariée à un seigneur franc installé en Orient. Nous n’avons pas de sources directes d’une noble arménienne de cette période clairement identifiée : c’est-à-dire de vêtements dont il est attesté qu’ils appartenaient à ce type de personnage ou des iconographies réalisées de manières certaines par des arméniens par exemple. Nous avons donc choisi de partir de l’iconographie byzantine réalisées en Arménie, ou d’enluminures de style byzantin comme celles du Psautier de Melisende reine de Jérusalem dont on sait qu’elle est d’ascendance arménienne et franque. Par ailleurs, les historiens des croisades montrent une Arménie où se mêlent de fortes influences byzantines, turques ou syriennes.

La robe est faite de soie rouge et les « parementures » sont faites à partir de brocard de soie. Il s’agit là d’une interprétation personnelle, il est en effet très complexe de distinguer la réelle matière de ces décorations sur les mosaïques et enluminures représentées soit de manière « sommaire » toutes dorées, soit avec des motifs floraux évoqués ou alors lorsqu’elles sont détaillées sur les personnages de plus haut statut faites alors de broderies de perles et de pierreries. De plus, il faut prendre du recul face à l’art byzantin qui use d’un langage symbolique, pas forcément réaliste. Ce personnage étant noble mais de petite noblesse , l’usage du brocard semblait une alternative convenable dans la mesure où l’Empire byzantin était producteur de ce type d’étoffe. J’ai choisi un motif retrouvé en Espagne mêlant influences chrétiennes et musulmanes à l’image de ce qui se passe dans le Royaume de Jérusalem à cette période . Le tissu original a été retrouvé dans la tombe de l’évêque de San Pedro de Osma mort en 1109. Le tissu correspond donc parfaitement à la toute fin XI-début XIIeme siècle. Je m’étais fourni à l’époque chez Sartor Bohemia et la robe a été cousue par Vesna Craft.

Sur la robe je porte une ceinture faite de la même soie rouge et rehaussée de 2 perles et une pierre verte en son centre. Les ceintures sont rarement représentées sur les iconographies et nous n’avons pas de sources primaire. Elle me permet de porter une petite aumônière en soie verte avec des pompons et des petites perles discrètes. Elle est d’une forme fréquente et répandue au XIIème siècle en Occident, ce personnage vivant au croisement des cultures occidentales et orientales.

Sous la robe je porte une chemise ou sous robe en lin blanc. Le fait qu’elle soit blanche plutôt qu’en lin naturel est cohérent avec un personnage de haut statut. Là aussi le tissu vient de chez Sartor et a été cousu par Vesna Craft.

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Sur la tête je porte un voile en crêpe de soie translucide rouge foncé sur lequel je viens faire reposer ma chlamyde (grand châle) en soie diamantée rouge. Il s’agit là d’étoffes légères au drapé fluide pour s’approcher des rendus présents sur les sources tout en étant des étoffes riches en adéquation avec le statut. La crêpe de soie vient de chez Stragier et la soie diamantée de chez Sartor. J’ai ensuite cousu les ourlets à la main. En réalité ils ne sont pas finis, ça fera une bonne occupation sur le camp. La chlamyde est typiquement byzantine, cela change des capes semi circulaires classiques.

En guise de sous-vêtements complémentaires, je porte des chausses féminines (s’arrêtant aux genoux) en lin ocre réalisées par l’Atelier de Scapi, maintenues sous le genou par une jarretière en galon tissé au peigne en laine rouge réalisés par Svetlonoska Tablet Weaving.

Mes chaussures sont basses, en cuir rouge, fermées par des lacets et proviennent de chez Ferey. Le modèle est plutôt franc et proche de ce qu’on peut voir sur les images du XIIeme occidental. Elles seront remplacées prochainement par un modèle typiquement byzantin faites par Kvetun Garment d’après les trouvailles dans la tombe d'Amorium datées des X-XIeme siècles.

Concernant les bijoux, je porte plusieurs bagues (pour le moment 2, d’autres seront rajoutées plus tard). L’une est un ruban de cuivre gravé des lettre AVE MARIA PLENIA G, début du « je vous salue Marie pleine de grâce » en latin. La pièce d’origine serait quant à elle datée de la fin XII, début XIIIeme. L’autre est en laiton torsadé et vient d’Aurifabrum, elle est datée de 1050-1100.

Je porte également un bracelet composé d’une torsade et terminé par 2 têtes de lion. Les torsades sont fréquentes dans l’orfèvrerie tant byzantine que Fatimide de l’époque. Les lions quant a eux rappellent juste le motif du brocard qui en contient aux côtés des harpies. Pour finir, la croix a été réalisée par VisaVisJewelry et est inspirée d’une croix byzantine présente dans la collection du MET. Elle est entièrement sculptée à la main en bronze plaqué or avec de petits saphirs et un grenat.

Plus tard j’ajouterai également des boucles d’oreilles byzantine.

Une évocation en pleine évolution, pour un personnage complexe, permettant d’aborder les échanges culturels au sein du Royaume de Jérusalem au XIIème siècle.

- Une noble arménienne, An Armenian noblewoman
- Un chevalier franc première moitié du XIIe siècle, A Frankish knight from the 12th-century

- Évocation d'un chevalier "franc" de la première moitié du XIIème siècle

Après deux combattants orientaux, il est temps de parler aussi de nos combattants "francs" qui viennent d'arriver en Orient en ce début du XIIème siècle. Encore et toujours (vous allez croire qu'on le fait exprès !) nous manquons de sources claires : pour la première moitié du XIIème siècle, nous disposons d'une seule source iconographique orientale nous montrant un cavalier franc en Orient affrontant des cavaliers fatimides. On y voit un cavalier franc en haubert avec un casque phrygien. Toutes les autres représentations viennent d'Occident et ne rendent donc certainement pas compte de toutes les possibilités et adaptations qui devaient régner au sein de cette société franque dans les Etats Latins et notamment en ce qui concerne les équipements militaires. D'autres sources provenant des Etats Latins montrent plutôt une forte influence artistique byzantine, peu représentative de la réalité de l'équipement des Francs en Orient. Néanmoins, en nous basant sur les sources occidentales et en les croisant avec les textes à notre disposition nous pouvons proposer l'évocation d'un cavalier franc lourdement armé : ici un chevalier. Nous disposons également de l'exceptionnel travail de l'historien militaire David Nicolle qui a réalisé d'excellents travaux de recherches sur le sujet. 

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Nous avons choisi de rester dans le classique et de ne pas intégrer d'éléments orientaux pour cette évocation. En effet, si durant la Première Croisade, les sources citent à plusieurs occasions des croisés obligés d'adopter des armes et des équipements turcs, il est probable qu'une fois stabilisés, ils reprennent les équipements avec lesquels ils sont familiarisés. Rappelons que ces pièces d'équipements occidentales semblent être considérées alors, en Occident ou en Orient, comme excellentes : les hauberts, les épées et les casques notamment font l'objet d'un commerce relativement intense. Nous proposerons à l'avenir une évocation d'un combattant franc ayant adopté quelques équipements orientaux durant la Première Croisade.

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Ce chevalier franc porte des braies en lin et des chausses à pied en soie rouge. 

Il est vêtu d'une chemise longue en lin fin blanc descendant jusqu'aux chevilles comme on le voit sur certaines sources du XIIème siècle. Braies, chausses et chemise ont été fabriqués sur mesures par l'Echoppe de Scapi.

A ses pieds, des chaussures en cuir ouvertes sur le dessus, légèrement montantes sur les chevilles, dont on voit des exemples sur certaines images de cette période. Il arbore également des éperons en laiton. 

Par-dessus sa chemise, il a adopté un gambison fin en lin, rembourré de coton. 

Sur le gambison, il porte le haubert en mailles rivetées à manches longues, avec capuche rattachée et ventail carré devant la gorge et le bas du visage. Un type de ventail en vogue au XIème et au début du XIIème siècle visible notamment sur la Tapisserie de Bayeux. Un trou est pratiqué dans le haubert pour laisser passer la poignée de l'épée dont la ceinture et le fourreau sont placés sous la cotte de mailles, selon une mode visible au XIème et au XIIème siècle. Les deux avantages que nous y voyons sont de parfaitement maintenir le fourreau contre soi et d'éviter qu'il ne balance durant la marche ou à cheval tout en gardant la poignée de l'épée toujours à la même place, avec une prise facilitée et rapide. Néanmoins, le fait de ne pas serrer le haubert au niveau de la taille fait peser tout le poids de l'armure sur les épaules, ce qui est moins gênant à cheval, il est vrai. La coiffe du haubert a été fixée par Cyril, président de l'association, qui a également ajusté le ventail pour essayer de donner un visuel plus proche des représentations du XIIème siècle, même s'il reste encore du travail !

Sur la tête, il porte un casque à nasal phrygien renforcé d'une bande de métal sur la bordure du casque, forme qui semble répandue au XIIème siècle.

Son armement se compose d'une épée à double tranchant, à une main, à garde droite, ici dans un fourreau en bois couvert de cuir fin, d'un écu en forme d'amande, cintré, composé de planches de bois collées, couvert de cuir et peint aux pigments naturels, orné d'une simple croix. Une poignée et une guiche permettent de maintenir le bouclier ; enfin, il arbore une lance de choc de près de 3 mètres de longueur. Le bouclier a été fabriqué par Rémy, tandis que la lance a été fabriquée par Joël ; tous deux sont membres de l'association.

Ainsi, une évocation de chevalier franc équipé à la mode militaire occidentale de la première moitié du XIIème siècle, correspondant à l'installation des Francs en Orient. 

Codex Calixtinus (Liber Sancti Jacobi), 1135-1139
Life of st Edmundu 1130 england
Naturalis historia 1150 Le Mans
Bible Reims 1125 2
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